Toilette intime : besoin de rien, mais on vous dit quand même tout !

Une fois n’est pas coutume, nous allons évoquer un domaine où notre corps n’a besoin d’aucun produit cosmétique… contrairement à ce que de nombreuses marques voudraient nous faire croire !

La toilette de nos parties génitales relève de l’intime, voire du tabou, et pourtant nous sommes toustes concerné.e.s 😊

Elles abritent plusieurs milliards de bactéries, autant d’amies qui nous veulent du bien ! Alors rendons leur la vie douce, car ce sont elles qui empêchent d’autres bactéries, bien moins sympathiques, de s’installer entre nos cuisses.

Un microbiote perturbé ne garantit plus son rôle protecteur. Et les bactéries pathogènes ont vite fait d’organiser une fête sous notre toison ! Bonjour les infections urinaires (cystite) ou génitales (vaginose, candidose) !

Dans la liste des persona non grata, on retrouve : Gardnerella vaginalis, gonocoque, mycoplasme, chlamydia, streptocoque B, staphylocoque…

Prendre soin de ses parties intimes ne signifie pas nécessairement appliquer un savon de toilette intime adapté. Pour cela, il faut avoir une hygiène de vie saine et respecter le b-a-ba.

Le microbiote génital des personnes à vulves est principalement composé de bactéries appartenant à la famille des Lactobacillus. On l’appelle également la flore de Döderlein. Ces bactéries sont dépendantes de la production d’œstrogènes et apparaissent uniquement à la puberté. Le microbiote vaginal n’est pas le même lors des menstruations, de la grossesse ou de la ménopause. Il est en constante variation et donc il est aussi plus fragile. Notre mode de vie influence également beaucoup ce microbiote.

Toilette intime : besoin de rien, mais on vous dit quand même tout !

Pendant les menstruations

Notre pH vaginal se situe entre 3,8 et 4,5, il est légèrement plus acide que celui de notre peau.

Peu avant les règles, le taux d’œstrogènes diminue et le pH augmente. Il devient donc plus basique, ce qui rend notre terrain plus propice au développement de certaines bactéries pathogènes. L’apparition de mycoses est plus fréquente à cette période-là. 

Les mycoplasmes peuvent proliférer plus facilement après les menstruations.

→ en période de menstruations, changer sa protection menstruelle (tampon, protège-slip, cup, serviettes en tissu, culotte de règle) toutes les 3h, avec des mains propres,
→ ne pas dormir avec un tampon ou une cup : utiliser à la place une culotte de règles ou des serviettes périodiques,
→ ne pas porter de protèges-slips tout le temps : ceux-ci peuvent favoriser la prolifération de mauvaises bactéries (les pertes blanches sont normales et signes de bonne santé),

On ne mélange pas les réserves microbiennes !

Le microbiote intestinal constitue la réserve bactérienne (bonne et mauvaise) du microbiote génital. Lorsqu’il y a un déséquilibre, il se peut parfois que des bactéries intestinales prolifèrent au niveau génital en créant une infection. C’est le cas, par exemple, lorsque la bactérie Escherichia coli, qui provient de l’intestin, remonte les voies urinaires et provoque une cystite.

Les pénis sont moins sujets aux cystites car leur urètre (canal qui nous permet d’évacuer l’urine) est beaucoup plus long que celui d’un vagin. Les bactéries ont donc plus de peine à remonter le canal jusqu’à la vessie.

→ s’essuyer de devant à derrière quand on est aux toilettes

Comment nettoyer la vulve ou le pénis ?

Le geste à déconstruire pour une bonne hygiène génitale, c’est l’application de savons/lotions/gels intimes ou pas, quel qu’ils soient, car ils perturbent plus qu’autre chose notre microbiote. De l’eau tiède une fois par jour, c’est simple et amplement suffisant.

→ rincer à l’eau claire et tiède (surtout pas trop chaude) lorsque l’on prend sa douche ou son bain,
→ éviter les gants ou éponges (qui peuvent être abrasives et retenir les microbes), des gestes doux avec les doigts suffisent,
→ bien sécher après la douche, surtout la verge,
ne pas appliquer de savons/lotions/gels nettoyants sur – ni dans (!) – les parties génitales, qu’ils soient de pH adapté ou non,
→ éviter l’utilisation de douche vaginale (sauf indication contraire du gynécologue),
→ ne pas appliquer de déodorants sur les parties génitales.

Et le vagin alors ?

Le vagin n’est pas une cavité sale qui a besoin d’être nettoyée ou “détoxifiée” (si si ! certaines marques le proposent !). Il est naturellement et merveilleusement bien construit pour se nettoyer tout seul ! Faites-vous le plaisir d’un souci en moins.

Quelques conseils pour maintenir une flore intime en bonne forme

Pour éviter la prolifération de bactéries externes :

→ changer de sous-vêtements tous les jours,
→ éviter les matières synthétiques qui favorisent la transpiration et le développement d’odeurs ; privilégier les matières naturelles comme le coton,
→ éviter de porter un maillot de bain mouillé trop longtemps et le port de pantalons trop serrés : ils favorisent la friction et l’humidité.

Pour éviter la prolifération de bactéries internes :

→ éviter de se retenir lorsque l’on a besoin d’uriner,
→ bien nettoyer ses sextoys après chaque utilisation (eau tiède et Le SAVON, par exemple).

De manière générale, pour favoriser une bonne santé et donc un bon microbiote, il est conseillé de boire suffisamment d’eau, de manger équilibré (notamment pas trop sucré), de pratiquer une activité physique régulière et d’éviter le tabac.

La prise d’antibiotique, l’épilation totale et/ou définitive (nos poils sont les gardiens de notre “flore amazonienne” !) ainsi qu’une vie sexuelle soudainement intense peuvent perturber les microbiotes génitaux (ou plus précisément le microbiome).

Conclusion

Nos parties génitales ne sont pas sales !
Elles sont au contraire naturellement dotées d’un système auto-nettoyant efficace.

L’excès d’hygiène est le principal facteur de dérèglement du microbiote génital.
Autrement dit, les nettoyages trop fréquents et importants sont l’une des causes à l’apparition d’infections.

Oublions l’application de savon sur les parties génitales, et autres soins “adaptés” ou non !


Sources : 

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